Hymne à la nature et leçon d'humanité, L'homme qui plantait des arbres associe deux grands auteurs, tous deux empreints d'humanisme et d'écologie : l'écrivain Jean Giono et le réalisateur Frédéric Back. Ce dernier, en recourant à une technique d'animation originale (dessins réalisés au crayon de cire) livre une adaptation fidèle et sublimement illustrée de la nouvelle de Giono.
La beauté du film réside autant dans son animation pleine de douceur (les formes épurées et les couleurs tendres semblent être mues par un unique mouvement lent et calme) que dans le texte narré par la voix unique de Philippe Noiret. Mais l'un des éléments forts du film reste le personnage extraordinaire d'Elzéar Bouffier, né de l'imagination de Giono : ce berger solitaire et sans culture qui, avec dévotion et patience, fait renaître en plein désert une forêt, des ruisseaux, les animaux et puis les hommes. Il pourrait s'agir là de l'œuvre de Dieu. C'est pourtant celle d'un être simple, qui agit de manière désintéressée (ce qui renforce sa grandeur d'âme). En marge de la société et des guerres qui ravagent le monde, Bouffier symbolise l'unification de l'Homme avec la Nature. On ne peut qu'être touché par la grâce de ce personnage hors du commun. Il y a ici une vraie leçon écologiste : l'attachement à la terre, l'importance de la nature comme source de toute forme de vie, dont le socle sont les arbres et ceux qui les plantent.
Esthétiquement abouti, émouvant et nécessaire, ce petit bijou de l'animation ravira les petits comme les grands. Un chef-d'œuvre à (re)découvrir !